+18 Berlin

Künstlerhaus Bethanien

Lors d’un séjour en résidence (1997/98) au Centre d’Art international le Künstlerhaus Bethanien à Berlin j’ai développé un projet en réaction aux mutations que connaissait la ville.


A cette époque, Berlin était un des plus gros chantiers du monde et l’on assistait à une véritable hystérie de la construction dont l’objectif était d’être au rendez-vous de l’an 2000 avec une nouvelle image de capitale.
Les projets symboles étaient la Potzdammerplatz, la Friedrichstrasse, la transformation du Checkpoint Charlie et celle du Reichstag.
Mais le projet qui était le plus sujet à controverse fut celui du concours pour un monument à l’holocauste qui se situerait sur une immense esplanade à quelques mètres de la porte de Brandebourg située dans l’ancienne zone franche (en phase de déminage à l’époque).

Plus que la proposition retenue de Richard Serra et Peter Eisenmann, il s’agissait de la légitimité même d’un projet d’une telle ampleur qui était mise en cause, étant donné que les musées tombant en ruine, des camps de concentration, voyaient diminués, d’année en année, leurs subsides à la conservation.
L’objectif de mon projet était de réaliser un « monument » à échelle humaine, accessible au passant, provisoire et amovible pour une ville où, durant des décennies, le problème était de voir au-dessus de…


Le mini-monument proposait au piéton deux semelles en béton de 18 cm de hauteur (moyenne d’une marche d’escalier, mais aussi supplément me permettant d’atteindre à partir de mon 1m68 la taille mannequin de 1m86) peintes à la peinture réfléchissante jaune, utilisée dans la signalétique routière pour toute déviation provisoire. Elles furent placées à une soixantaine de lieux sur l’ensemble du territoire de Berlin : Les réactions des passants furent filmées et une série de dessins basés sur l’expérience (dans le style schématique du E. Neufert), accompagnés d’une phrase commençant systématiquement par les mots Um…zu… Ou encore Zum… (Trad. : pour…) Donnaient au lecteur les potentialités fonctionnelles infinies que cet objet urbain pouvait avoir.

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Emilio López-Menchero, artiste espagnol vivant à Bruxelles.

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Emilio López-Menchero
Atelier : 25 rue Ransfort, 1080 Brussels
e-mail : emiliolmenchero@gmail.com

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