CAP.MAX, cf. E.Neufert

dans Station 2 Station, Bruges 2002.

CAP.MAX fait partie d’une série de projets où je me réfère littéralement aux normes les plus élémentaires en architecture. Dans ce cas-ci, je prend comme référence l’ouvrage bien connu des architectes « Les éléments des projets de construction » réalisé par l’architecte Ernst Neufert, édité la première fois à Berlin en 1936.

CAP.MAX est une intervention sur le sol (cf. en 2006 Cap.Max, galerie Observatoire à Uccle, Bruxelles :
http://emiliolopez-menchero.be/spip.php?article23), sur un tapis en vinyle sérigraphié, ou encore sur une bache de camion, montrant l’agrandissement à l’échelle 1/1 du schéma en plan, en élévation ou de profil de la capacité humaine maximale tolérée pour les espaces publics réduits tels que ascenseurs, téléfériques et autres.

Cette capacité est de 6 personnes au m2.

Ce tapis est adaptable à tout espace et a fait l’objet de plusieurs propositions, réalisations et adaptations, comme par exemple :

 dans la remorque d’un camion de la firme de transport De Sautter pour l’exposition de Bruges 2002 intitulée Station 2 Station, ce camion étant le projet mobile de l’exposition située à différentes pompes-à-essence d’autoroutes et nationales en Flandres.
Les profils et dos des individus furent retranscrits à échelle réelle, à l’extérieur, sur la bâche et portière arrière du véhicule. Ce camion circule aujourd’hui encore sous cette forme dans le trafic international ;

 dans le projet du Pavillon Belge de la Biennale de Venise 2003, où à l’entrée, femmes et hommes seraient séparés par un muret de 50 cm de haut traçant l’axe de symétrie du bâtiment, au sol, le tapis CAP. MAX. s’étalerait sur l’ensemble du pavillon en deux directions opposées. Une multitude de ballons gonflables de dimensions et couleurs variables se répartiraient sur l’ensemble de l’espace et, du toit, des haut-parleurs lanceraient sur l’ensemble des Giardinis à la manière du festival de l’Eurovision « Italy one point !…USA two points !… Belgium three points !… » et cela en distribuant aléatoirement les pays et les points.

 dans le stand de la collection de la province du Hainaut à la foire d’Art de Bruxelles 2003, (le concept CAP.MAX. fait partie de la collection du BPS22 à la province du Hainaut, Charleroi.)

 Substitution de l’objet d’art par les spectateurs même - interrogation sur le corp matériel de l’oeuvre d’art dans une société engorgée d’objets - mise en rapport volumétrique des occupants entre eux et dans un espace donné - réduction du rôle de concepteur à celui d’arpenteur et de marchand de tapis - indication publique du potentiel capable de transport humain clandestin.

 En bref : En référence à Adolf Loos, Cap. Max. est un crime d’ornement, ou l’inverse, désignant une rationalisation à outrance, finissant par tatouer littéralement l’espace de sa fonction première, l’occupation humaine.

 le producteur d’images et d’espace, dans sa "folie" des grandeurs termine ici par produire un all-over infini, un paramétrage répété de sa propre dimension, étalé à tous les espaces.
Son ambition démesurée le transforme en marchand de tapis, partout, aux pieds du monde entier.


maquettes des CAP.MAX-TRUCKS à la galería Marta Cervera, Madrid 2002.

_about

Emilio López-Menchero, artiste espagnol vivant à Bruxelles.

_contact

Emilio López-Menchero
Atelier : 25 rue Ransfort, 1080 Brussels
e-mail : emiliolmenchero@gmail.com

_réseaux