dans le cadre de Art Public Liège 2020 (BE).

Le concept du projet pour Art Public Liège, est celui d’un grand phylactère tridimensionnel blanc - en béton architectonique blanc -, sculpture qui serait posée à même le sol, de forme curviligne avec la typique extension qui invite à la parole.
Il s’adresse à tout passant.
Le phylactère à son origine, désignait un contenant d’une écriture, de symboles ou de dessins, que ce soit dans l’Égypte Ancienne sous la forme d’un talisman renfermant un parchemin, ou encore dans le judaïsme par une petite boîte renfermant les versets de la Torah. Il désigne aussi les petites banderoles d’usage dans les représentations du moyen âge sur lesquelles se déploient les paroles prononcées par les personnages dépeints.
Dans notre culture contemporaine, le phylactère, aussi appelé « bulle » est un moyen graphique utilisé en illustration et en bande dessinée pour attribuer des paroles ou des pensées aux personnages.
Le phylactère est donc par essence plan.
Il est à préciser que sur une page de BD, il représente l’espace non dessiné d’une case. Il crée une parenthèse dans l’image, par soustraction, et revient à la surface du papier pour laisser la place au texte, au dialogue ou monologue d’un ou plusieurs personnages.
Ici, dans notre projet, il devient volume, pour s’inscrire dans l’espace publique et proposer une « bulle offerte » au public pour donner la parole à quiconque, sans aucune exception, dans un principe de démocratie directe. La bulle sortie de la bande dessinée acquière une troisième dimension à une échelle urbaine et même une quatrième qui est celle du temps qui s’y dépose et se sédimente par couches successives.
L’idée est de présenter, une forme pourvue d’une surface lisse, provocante par sa blancheur et trop vierge pour le rester. On peut supposer que cette bulle sera tôt ou tard « marquée » et deviendra rapidement un catalyseur de traces.
Ce projet a une volonté sous-jacente de provoquer la profanation d’une sculpture abstraite, qui au fil du temps serait balafrée, couverte de signes désacralisants, ces expressions conventionnellement considérés comme vandales, mais qui sont essentiellement de l’expression urbaine vivante, graphique, non verbalisée, comme ces signes cabalistiques contemporains que sont les tags ou les graffiti.

concept : Emilio López-Menchero
technique : sculpture modèle (échelle réduite) ; Emilio López-Menchero, atelier spécialisé en sculpture en béton ; Wolfgang Bregentzer, architecture & logistique ; Marie Christine Tossens (architectures unlimited), scan 3D numérique ; Arnaud Naomé, ingénieur ; Bureau Greisch.

_about

Emilio López-Menchero, artiste espagnol vivant à Bruxelles.

_contact

Emilio López-Menchero
Atelier : 25 rue Ransfort, 1080 Brussels
e-mail : emiliolmenchero@gmail.com

_réseaux